PATRICIA

Vous le savez toutes et tous, je me prénomme Patricia, mon pseudo est Gézabelle, mon pseudo a une signification, tout est dit dans mon blog : gezabelle.centerblog.net

Je suis née en région parisienne de mère corse et de père kabyle, je n'ai jamais connu mes grands parents paternels, la cause, mon père a été mis à la porte par ses parents vers 1958 ou avant, il arrive donc à Marseille, il rencontre ma mère qui était à l'époque chez sa soeur Marie, ils décident tous deux d'aller voir ses futurs beaux-parents, se rendant sur les quais pour prendre le bâteau, direction la Corse, arrivée sur l'Île de Beauté, ils prennent la route pour Bustanico, la visite fut de courte durée puisque mon père n'a pas été accepter par la famille corse. J'espère que vous avez compris le pourquoi .........

Ensuite la course commence, il faut qu'ils fassent quelque chose, ils prennent la résolution suivante, ils montent à Paris, pas de travail pour mon père, pas de travail pour ma mère, ils dorment ou ils peuvent, je sais que mon père avait un frère à Cachan, sont-ils allés le voir, je ne pourrais pas vous le dire, je suppose que oui.....Puisque le jeune couple trouve quelques temps après un travail, mon père chez Renault ( Boulogne-Billancourt )et ma mère elle fait des petites pièces pour les radios, chez Alcatel ( à l'époque cela s'appelait autrement ) à Montrouge.

En 1960, j'arrive au monde, ma mère devait accoucher en décembre et voilà que je frappe à la porte en octobre. Je vais en couveuse, je chope la jaunisse, la vie commençait bien.....Le Médecin s'apperçoit que j'ai un problème à la gorge déformation palatine ( je n'ai pas de palais ), et un souffle au coeur, il annonce à ma mère les nouvelles, là panique, ils décident de me baptiser le plus rapidement possible, je vais subir des opérations sur opérations pour essayer de me faire un palais, bien entendu je suis restée de 0 à 4 ans à l'hôpital, les piqûres, je hais, les médecins je ne leur fais pas confiance, vu ce que je subissais, je peux vous dire une chose, je me souviens que je rendais dingue une infirmière (bonne soeur), lorsqu'elle venait me faire la piqûre du soir je m'en souvenais pour des lustres, je n'ai jamais vu une femme aussi méchante que ça. Même le souvenir de ma mère venant me voir je n'ai rien, venait-elle me voir ? Mon père, oui il venait, j'en garde des souvenirs, j'avais le droit aux peluches, j'ai d'ailleurs garder un nounours marron clair, il est aujourd'hui à ma fille Mélanie.

Je ne parlais pas, je ne riais pas, mais j'entendais tout, je me suis vite fait une idée sur le monde des adultes.

Je n'ai jamais connu la maternelle, je suis allée directement au CP, il fallait que je le prenne sur moi, je ne voulais pas parler, les autres se moquaient de moi dès que je prononçait un mot, la honte me montait, la rougeur aux joues s'instalait, je ne disais rien à mes parents. Tout allait bien, s'ils avaient su que j'étais mal-menée qu'auraient-ils fait ?........Seul Dieu le sait......

En 1963, en août, mon frère vint au monde, un garçon quel bonheur pour mes parents, le choix du Roi était là.

Je dois vous dire que j'étais la Chouchoute de mon père, ma mère me jalousait, plus je grandissait, plus je ressentais cette jalousie.....Ma mère adorait mon frère, l'indifférence commençait, je jouait toute seule dans mon coin, rappelez vous les toupies, j'étais assise pendant des heures à faire tournoyer cette toupie......Les années passent en 1970 décembre, mon père à mal au côté gauche ou droit je ne m'en souviens plus....Il me demande d'aller voir la voisine du dessus Mme Lemercier, ce nom  je ne l'oublierais jamais. Je lui demande d'appeler les pompiers, elle me pose des questions j'y réponds tant bien que mal, ma mère paniquait, je vous rappelle, je n'avais que 10 ans à cet âge c'est l'innocence, la joie, moi je faisais déjà une petite femme......Les pompiers arrivent et en partant mon père me dit "Ta vie de Princesse est terminée" se sont les derniers mots que j'entends encore et encore......En janvier 1971, le 9 janvier pour être précise, mon père décéde d'une appendicite péritonique, à l'hôpital Ambroise Paré à Paris, ce jour là j'étais en classe, la directrice vient vers moi et m'annonce cette nouvelle devant toute la classe, elle me dit de prendre mes affaires et de la suivre et attendre ma mère dans le hall près de son bureau. J'ai haïs cette femme très longtemps, le tact à l'époque ne faisait pas parti de la vie.

Voilà je me retrouvais toute seule, certe il y avait mon frère qui lui avait 6 ans passé, ma mère qui faisait mine d'aller bien, nous n'avions pas le droit de regarder la télé, pas de radio non plus, un deuil à la corse.

Ma vie ensuite à bien changée, vous connaissez Cendrillon, j'en étais une, lorsque mon père m'a laissé toute seule mon frère dormait avec ma mère, moi j'avais le droit au canapé dans le salon, je les entendais parler, puis mon frère dit " Pourquoi Patricia ne vient pas dormir avec nous " la réponse de ma mère " Elle a été méchante, donc elle dormira seule", je me mettais à pleurer sans faire de bruit.

J'appelais mon père pour qu'il m'aide, pour qu'il vienne voir comment sa femme me traitait, mais rien ne venait....je faisais le ménage, le repassage, la vaisselle, je m'occupait de mon frère, je faisais la bonne en faite. Le soir venait vite, je redoutais la nuit, seule dans mon canapé......

Je vous raconterais la suite un autre jour.....